C’est pendant son cursus de médecine générale à Montpellier, lors d’un stage à l’Institut du Cancer, que la Dre Mounié-Oziol découvre l’accompagnement des patients en stade terminal. Cette expérience va lui permettre de faire évoluer sa vision du médecin généraliste qu’elle se destinait à être. Elle installe alors son cabinet en zone rurale où l’accès à la médecine spécialisée est difficile et où le médecin généraliste doit assurer une prise en charge globale plus large de ses patients, incluant leur situation sociale, économique, leur entourage et leur environnement de vie. « L’accompagnement des patients en fin de vie prend alors tout son sens pour moi et je décide de valider et renforcer mes compétences dans cette discipline par une formation organisée par le réseau de Soins Palliatifs de Béziers. En 2013, je valide ces compétences par l’obtention du DESC médecine de la douleur et médecine palliative ».
Cependant, la médecine générale, notamment en zone rurale, est un exercice très solitaire. « Le travail d’équipe, les échanges pluridisciplinaires rencontrés lors de mes études me manquaient. J’avais besoin de partager mon expérience et mes compétences. Et comme les Maisons de Santé n’étaient pas encore d’actualité, je me suis rapprochée de l’hôpital le plus proche pour un temps partagé entre mon cabinet et l’hôpital ». La Dre Mounié-Oziol intègre alors l’équipe mobile d’accompagnement et de soutien en soins palliatifs (EMASSP) du Centre Hospitalier de Béziers, à mi-temps.
En 2010, au bout de deux ans de cet exercice partagé entre médecine de ville et médecine hospitalière, de ces allers-retours entre campagne et ville, la Dre Mounié-Oziol fait le choix de se consacrer entièrement à l’EMASSP. C’est une équipe spécialisée dans la gestion de la fin de vie composée d’une secrétaire, d’une assistante sociale, d’une psychologue, de deux infirmières et d’un médecin. Cette équipe intervient dans les services d’hospitalisation, dans les EHPAD de l’établissement ou conventionnés et en HAD (Hospitalisation à Domicile) pour des conseils aux équipes soignantes, comme en réanimation, où « nous sommes régulièrement amenées à intervenir pour étudier la proportionnalité des soins à apporter aux patients pour les ajuster au plus près de chaque cas particulier. J’interviens également pour de l’aide à la décision éthique, en tant que Présidente du Conseil Local d’Éthique de l’établissement ».
Mais le cœur de l’activité reste l’accompagnement des patients et de leurs familles, pour une prise en charge dans la dignité de leur fin de vie. « Nous accompagnons le patient dans un prise en charge globale pour répondre au maximum aux souffrances physiques, mais également psychique, spirituelles ou sociales. Nous prenons en compte les histoires de vie de chaque patient pour adapter les soins et notre intervention. Nous sommes contre l’euthanasie, nous souhaitons faire en sorte que le temps qu’il reste aux patients en fin de vie se déroule le mieux possible. Notre objectif c’est de veiller à la meilleure qualité de vie possible pour le patient, jusqu’à la fin ».
Ce soutien de la pulsion de vie du patient est réalisé en partenariat avec les bénévoles de l’Association des Soins Palliatifs (ASP) qui proposent du temps d’écoute aux malades et à leur famille, lors de leur hospitalisation, mais également après à leur domicile. « Nous travaillons en synergie avec ces bénévoles de la société civile qui nous permettent de réfléchir à nos approches. C’est un échange réciproque puisque je fais partie de leur conseil d’administration, ainsi que de celui d’un groupe de réflexion régional en soins palliatifs ».
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