Offre de soins
Le Dr Elisabeth Fliche est pharmacienne au Centre Hospitalier de Béziers depuis 1998. Elle est en charge de l'assurance qualité et des approvisionnements de la Pharmacie à Usage Intérieur.
Elle a effectué ses études de pharmacie et son internat à Montpellier.
« Quand je suis arrivée dans le service de Marie-Hélène Sportouch, nous étions 3 pharmaciens, désormais nous sommes 8. La Pharmacie à usage interne (PUI) a grandi avec l’activité croissante de l’hôpital et les nouvelles responsabilités réglementaires. A cette époque, j’étais responsable du secteur des dispositifs médicaux, celui-ci était un peu le parent « pauvre » de la pharmacie. J’ai donc organisé ce secteur : achats selon le code des marchés publics, gestion des stocks et des approvisionnements et développement du bon usage avec les utilisateurs.
J’avais aussi en charge la stérilisation centrale qu’il a fallu également structurer. Cette activité soumise à autorisation est le premier secteur de la pharmacie à usage intérieure pour lequel la mise en place d’un système qualité a été imposée par la réglementation. Depuis 2003, je suis donc la responsable assurance qualité de la stérilisation, fonction qui s’est étendue par la suite à toutes les activités de la Pharmacie.
La stérilisation a vraiment trouvé une organisation efficiente fin 2010 dans le nouveau bâtiment. Son intégration à la PUI a facilité certaines tâches. Le suivi du projet d’extension a été l’occasion de mettre à plat notre fonctionnement, les contraintes architecturales ayant un impact sur les organisations. Cette réorganisation a été à la fois très prenante et très enrichissante.
Pendant toutes ces années, j’ai préparé l’informatisation de la stérilisation. Celle-ci a enfin été mise en place par la pharmacien qui m’a succédé fin 2018.
En 2014, j’ai récupéré la gestion des dispositifs médicaux réutilisables : préparation du plan d’investissement, passation des marchés, achat et maintenance de l’instrumentation, des moteurs de chirurgie, des optiques. Ceci était assez novateur car très peu de stérilisation avait mis en place ce dispositif en France. Tout au long de ces années, une véritable coopération s’est développée avec les unités de soin et en particulier le bloc opératoire et le service biomédical, indispensable à cette activité.
Depuis 2016, j’ai changé de secteur de responsabilité puisque je suis en charge de la gestion des stocks et des approvisionnements en médicaments qui sont inscrits au livret thérapeutique établi avec les médecins en commission du médicament et des dispositifs médicaux de l’hôpital. Les ruptures de stock des fournisseurs, toujours plus nombreuses et auxquelles il faut trouver une solution parfois complexe, sont le principal écueil de ce secteur. En 2019, nous avons dû faire face à 222 ruptures de stock de médicaments, dont 50 n’étaient pas terminées en fin d’année.
Les pharmaciens ont chacun des services sous leur responsabilité concernant le bon usage du médicament dont nous sommes un maillon central, entre la prescription du médecin et l’administration par les infirmiers. Pour ma part, je suis en charge du pôle de Psychiatrie qui comprend aussi l’Unité Sanitaire de la Prison.
2020 a permis de tester notre réactivité, notamment pendant la première vague de l’épidémie où nous avons dû créer de nouveaux services quasiment du jour au lendemain. Certaines molécules se sont retrouvées en rupture de stock, notamment pour la réanimation, mais cela a été très bien géré en collaboration totale avec les laboratoires. L’impact de la deuxième vague a été moindre pour notre part, car nous étions prêts.
En 2021, les projets qui ont été reportés de ce fait devraient reprendre. Au niveau de l’établissement, il y a bien sûr la certification qui va nous impacter fortement avec le circuit du médicament. Mais je pense surtout à l’achat de l’automate qui va nous permettre la préparation des doses à administrer. Ce nouveau matériel vise à sécuriser le circuit du médicament. Il est préconisé que chacun d’eux soit identifié avec son nom, sa date de péremption, son dosage et son n° de lot : l’appareil va préparer chaque prescription journalière en sachet individuel afin qu’il réponde à ces critères.
J’ai choisi de travailler en pharmacie hospitalière car, si j’aimais le contact client, je n’aimais pas le côté trop marchand de l’exercice en officine. Ici, j’apprécie la diversité des situations, des tâches et des interlocuteurs. Et je suis fière d’avoir pu participer à l’évolution de ce service, aux côtés de mes collègues et des équipes qui se sont toujours investies et adaptées à des situations pas toujours faciles avec souvent peu de reconnaissance car travaillant dans l’ombre. »