Offre de soins
Elodie Flore Julhès est psychologue au Centre Psychothérapeutique Camille Claudel depuis 2019. Voici un portrait de son métier.
Elle a intégré le Centre Hospitalier de Béziers en 2017 où elle a passé un an dans l’Unité d’Evaluation de la Crise et d’Orientation puis ensuite elle a effectué quelques expériences dans le privé. « C’est par passion pour la psychiatrie que je suis revenue. Mon rôle de psychologue en psychiatrie est extrêmement riche et varié, bien loin des pratiques de cabinet. »
➲ Quelle est votre formation initiale ?
Notre formation est universitaire de niveau Bac +5. Pour ma part, après la licence psychologie générale, j’ai fait un master 2 "Clinique des problématiques corporelles" à l’Université de Montpellier et j’aimerais soutenir une thèse autour de la psychose.
➲ Quelles sont les compétences et les qualités spécifiques à ce métier ?
La faculté première du psychologue est l'écoute. Une écoute attentive dans le but de Com-prendre (c'est-à-dire Prendre-Avec) le patient dans la singularité de son histoire personnelle et l'histoire de sa maladie ou de sa problématique.
Il doit développer un réel intérêt pour l’autre, de la bienveillance, de l’analyse mais aussi aimer travailler en équipe dans le contexte hospitalier.
➲ Quelles sont les missions qui vous sont confiées ?
A l'hôpital, le psychologue utilise différentes méthodes thérapeutiques et intervient dans de nombreux services de l'hôpital (aux urgences, au pied du lit du patient hospitalisé ou en consultations). Sa mission s’adapte au service dans lequel il exerce. Au sein d'une équipe pluridisciplinaire, il accompagne, sensibilise et informe ses partenaires (médicaux, sociaux et éducatifs) sur l'aspect psychologique des différentes situations abordées.
Aux Jonquières, secteur fermé de psychiatrie où je travaille, les patients, souvent précaires, sont en crise psychique ou psychiatrique. Notre rôle est de les préparer à l’après.
Le psychologue apporte une aide au diagnostic ; contrairement au médecin psychiatre, il ne prescrit pas mais il a le choix des outils qu'il utilise afin de respecter l’unicité et la personnalité du patient (activités individuelles et/ou collectives, groupes de parole, ateliers d’arts…). Grâce à ces outils, je soigne les malades individuellement tout en soignant l’ambiance. Souvent, ceux-ci me témoignent « Merci de nous avoir ouvert un espace de liberté dans ce lieu fermé ».
➲ Etre psychologue et 2020, cela représente quoi pour vous ?
Avec le COVID, tous les liens ont été mis à mal. Pour nous, psychologues, cela veut dire être privé de certains de nos outils de travail : poignées de main, sourires, parfois la présence réelle, pour ceux en téléconsultation. Mais cette période difficile nous a donné l'occasion de mettre en exergue notre adaptabilité aux difficultés du terrain, ce qui est notre quotidien. Privés de nos prérogatives d'accueil habituelles nous avons dû travailler le lien thérapeutique autrement, faisant appel à notre créativité, en respectant la distanciation requise.
J’ai l’impression que la profession, tout comme les autres métiers de l’hôpital, y a acquis certaines lettres de noblesse. Jusque-là on pouvait croire que le psychologue était superflu, n’ayant que peu d’actes techniques à réaliser. Mais on a découvert que son rôle était essentiel dans un temps de crise comme celui que l’on rencontre actuellement.
➲ Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui souhaite s'orienter vers ce métier ?
Il faut s’être pris les pieds dans le tapis et se sentir appelé par ce métier. Je périphraserais Harry Potter « C’est la baguette qui choisit son sorcier. »
➲ Votre métier en un mot ?
Ecoute.