En quoi a consisté votre parcours professionnel à l'hôpital ?
"Mon parcours a commencé à la sortie de l’école d’infirmière en 2000 où j’ai rejoint le bloc opératoire en tant qu’infirmière. J'y suis restée peu de temps. J’avais envie de travailler avec les enfants. J’ai donc fait des remplacements en pédiatrie générale. Le développement des chambres mère-enfant et celui de la Néonatalogie à l’hôpital en 2002 m’ont permis de rester en pédiatrie. J’ai donc passé le concours de puéricultrice en 2004, financé par l’hôpital, et effectué mes stages en service de Maternité. J’y travaille donc depuis près de 18 ans."
Avant la réorganisation des Urgences pédiatriques et leur déménagement au Niveau -1, les infirmières puéricultrices tournaient entre la Pédiatrie générale, la Néonatalogie, les chambres mère-enfant, les urgences pédiatriques et la maternité.
Depuis 2017 donc, l’équipe de puéricultrices est divisée en 2 groupes : pédiatrie et urgences pédiatriques d’un côté et néonatalogie, maternité et chambres mère-enfant de l’autre. Cette scission, avec des compétences spécifiques à chaque groupe, est en accord avec le projet de Maternité 2B qui doit voir le jour en 2020. Cela permet une meilleure continuité dans les soins et une meilleure connaissance des situations.
Quelles sont vos fonctions en tant qu’infirmière puéricultrice ?
Le travail est très varié : hormis les soins (bilan sanguin, test auditif et bilan de Guthrie – dépistage obligatoire de 5 maladies), le rôle de la puéricultrice est d’informer, d’éduquer (tests à la maternité ; vitamines…) mais aussi d’effectuer des actions de prévention.
"Nous abordons tous les points pour que le retour à la maison de la maman se fasse le plus sereinement possible : couchage, sorties, alimentation, vaccination, PMI (protection maternelle infantile : suivi gratuit des enfants jusqu’à 6 ans)…"
Nous accompagnons des situations complexes (problème d’allaitement maternel, situations psychosociales, difficultés d’adaptation à la naissance…) avec un suivi plus personnalisé où nous prenons en charge le bébé pendant que la sage-femme s’occupe de la maman. Le bébé reste ainsi à la maternité, plutôt que de le déplacer en néonatalogie et le séparer de sa maman.
On est appelé sur les naissances instrumentalisées, difficiles, prématurés et sur toutes les césariennes vertes (programmées), oranges (urgences relatives) et rouges (urgences absolues). La puéricultrice intervient en binôme avec le pédiatre lors d’une réanimation néonatale jusqu’à ce que l’enfant soit stabilisé ou transféré en néonatalogie du CHB ou en niveau III : Montpellier ou Perpignan, en priorité.
Quelle est votre définition du métier de puéricultrice et particulièrement à la maternité du CHB ?
"Pour moi, la puéricultrice doit être observatrice, car elle doit interpréter les signes du bébé et être à l’écoute des parents. Elle doit rester bienveillante car c’est compliqué d’être parent, il faut être neutre, sans jugement… Ce rôle est celui qui me correspond, plus que partout ailleurs dans l’hôpital."
La puéricultrice interne en poste à la maternité est un plus. Elle travaille très proche en collaboration étroite avec la sage-femme et l’auxiliaire de puériculture. Elle intervient pour dédramatiser une situation ou pour anticiper la survenue de difficultés. Elle est le maillon intermédiaire entre la sage-femme, centrée sur la physiologie et le pédiatre. Ce regard complémentaire apporte une plus-value dans l’évaluation des enfants ainsi que dans l’accompagnement des nouveaux parents.
La mobilité entre les postes de néonatalogie, maternité et unité mère-enfant permet à la professionnelle de développer sa technicité, la clinique et l’approche relationnelle.
"Ce travail en équipe, les projets de service, la maternité 2B en particulier, et le dynamisme de l’hôpital sont toujours très motivant pour moi, même après 19 ans à l’hôpital."